Un jour, on se rend compte que sa fille, sa sœur ou encore sa meilleure amie changent de façon  rapide. Leur corps se modifie, leur humeur se transforme du tout au tout. Face à soi, on a quelqu’un de différent et d’inquiétant. Les troubles du comportement alimentaire font peur car ils comportent une part de provocation par ce qu’ils signifient, par un corps maltraité par la patiente elle-même. L’emploi du terme « patiente » plutôt que « patient » est signifiante. En effet, les études montrent que ces troubles touchent principalement les femmes : 1.5 % des jeunes femmes entre 15 et 35 ans, pour l’anorexie ; 3 à 4% des jeunes femmes dans les mêmes âges pour la boulimie.

L’anorexie  est un trouble  très spécifique et grave. En effet, il s’agit d’une pathologie qui peut mener jusqu’à la mort dans un cas sur 5.

Ce qui rend ce trouble difficile à appréhender c’est la résonnance avec les problématiques liées à l’image de soi et à l’image sociale. Trop souvent, notre société met en avant une image type du corps – en particulier du corps féminin- qu’il faut à tout prix respecter. Les jeunes filles, car, 60 à 70 % des anorexiques ont moins de 25 ans, développent souvent une anorexie, suite à une période de régime et /ou de restriction alimentaire pour « maigrir », à l’image de telle actrice ou telle top model.

 

Le cercle infernal des trois A des anorexiques

L’anorexie s’accompagne de trois phénomènes :

_ l’Anorexie proprement dite, qui, étymologiquement,  veut dire « perte de l’appétit » 

_ l’Amaigrissement, le symptôme le plus spectaculaire à savoir la perte de poids 

_l’Aménorrhée, la disparition des règles. 

Souvent ce sont les proches – parents amis – qui vont s’alarmer en constatant les changements. Une inquiétude va s’installer et va pousser la famille à inciter la malade à « manger ». Souvent, quand nous recevons les familles, elles vont avant tout exprimer la peur de voir les changements auxquels la jeune fille soumet son corps. La patiente elle-même est souvent réticente à admettre qu’elle souffre de quoi que ce soit. Elle apparaît comme distante et toujours en contrôle de ses pensées comme de son corps. Comme si l’anorexie était une armure qui la mettait à distance du monde et de ses émotions. Sous cette carapace, se cache la fragilité extrême que l’anorexie permet de défendre.

Un parcours thérapeutique complexe et souvent semé d'embuches

Le parcours des patientes anorexiques est souvent très éprouvant, marqué par les hospitalisations, les rechutes, les crises. Dans un souci d’efficacité, il est important d’associer la famille à la prise en charge. Souvent, la famille est mal à l’aise et craint que la thérapie ne devienne leur procès. Pourtant, c’est grâce à elle que les choses peuvent changer. Tout d’abord, il est très important qu’elle se rende compte de toutes les tentatives de solutions qu’elle a d’ores et déjà mise en place pour tenter de régler la situation.

C’est souvent  le changement dans la nature des liens entre les différents membres de la famille qui va permettre à la patiente de parvenir à comprendre la nature destructrice de son comportement.

Nous ne prenons pas actuellement en charge les troubles du comportement alimentaire.