Une psychothérapie pour mon enfant ?
Vincent est un enfant de 6 ans. Il entre au CP cette année. Depuis quelques mois, il se réveille souvent la nuit. Le matin, il est fatigué. Ses parents ont remarqué qu’il développait quelques manies : se laver les mains fréquemment, ne manger qu’un certain type d’aliments, vérifier les robinets, etc. Inquiets, ils décident d’en parler avec lui mais Vincent a du mal à exprimer ce qu’il ressent et se renferme dans le silence. Les parents décident alors de se diriger vers un thérapeute. D’emblée, le contact passe : le thérapeute prend le temps, à chaque séance de dialoguer avec les parents et souligne combien Vincent progresse. Le travail thérapeutique s’articule alors autour d’un travail de relaxation et d’expression. Ensuite, des jeux, des dessins permettent de nouer une relation rassurante, ce qui permet à Vincent de gagner en confiance et en spontanéité. Bientôt, Vincent va mieux ce qui rassure les parents. Vincent est tout à fait prêt maintenant à envisager sereinement les différents apprentissages qui l’attendent et à grandir.
Quand consulter ?
Une des difficultés des consultations de psychothérapie pour enfant, c’est qu’il est rare que l’enfant soit demandeur d’une consultation psy. C’est donc un patient réticent, grognon, voire effrayé qui se retrouve face au thérapeute.
Ce qui être important dans ce premier temps de la consultation c’est par conséquent de créer un climat de confiance avec les parents et avec l’enfant, afin que chacun puisse exprimer ses inquiétudes et ce qu’il ressent.
A chaque âge, les parents et leurs enfants vivent des bouleversements qui marquent des moments de passage parfois délicats.
1- La psychothérapie du très jeune enfant
Entre la naissance et la 5ème année, l’enfant change radicalement. Il met en place sa personnalité, il va apprendre à parler, à se comporter, mais aussi à réfléchir. Il construit son intériorité, grâce à sa famille. Cette croissance physique, psychique et sociale peut s’accompagner de manifestations, parfois bruyantes, d’anxiété : colères, terreurs nocturnes, intolérance à la frustration, peur de la séparation… L’apprentissage de la propreté, la séparation pour aller à la crèche ou à l’école maternelle, parfois l’arrivée d’un nouveau bébé, tous ces éléments sont autant d’occasions d’apprentissage mais aussi de déstabilisation.
A partir de 6 ans, on constate souvent un apaisement dans les comportements antérieurs : l’enfant devient plus calme, il parvient à mieux supporter ses frustrations, ses émotions, ses peurs. Il développe alors une intense curiosité et va s’investir dans les apprentissages.
2- La psychothérapie de l'enfant
Si l’enfant a déjà commencé à développer ses habiletés sociales, il va, durant cette période entre 6 et 12 ans se construire une identité spécifique au sein du groupe. Les amitiés, les attachements, les rejets vont ponctuer sa vie et modifier son caractère : amitiés exclusives, rejets massifs, attachement et fascination pour des figures idéalisées. Il prend ses distances par rapport aux habitudes et aux valeurs familiales. Durant ce processus, il peut manifester de l’agitation, des difficultés à respecter les règles. Des troubles tels que les TOC (troubles obsessionnels compulsifs), les troubles du sommeil, les phobies peuvent surgir de façon transitoire ou plus durable. C’est aussi l’âge de la pensée durant laquelle le raisonnement prend le pas sur l’intuition. Durant la scolarité peuvent apparaître des difficultés spécifiques : trouble de l’attention et de la concentration, fatigue ou troubles plus spécialement liés à un domaine de l’apprentissage : dyslexie, dysorthographie, dyscalculie.
A cet âge où l’école est au centre de sa vie, l’enfant va surinvestir ce lieu. Si des difficultés sont signalées par les intervenants scolaires, les parents seront attentifs à leur évolution et pourront se faire aider par des spécialistes (médecins, psychologues, orthophonistes).
3- La psychothérapie de l'adolescent
Winnicott, pédiatre, psychiatre et psychanalyste évoquait « le pot au noir », en parlant de l’adolescence, cet endroit dans l’océan qui est constamment traversé par les tempêtes. L’adolescent va devoir vivre le mieux possible les bouleversements physiques et psychiques si caractéristiques de cette période. De même, les parents vont tenter d’accompagner cette métamorphose qui les laisse parfois démunis. Winnicott leur conseille : « Recevoir les attaques, en être affecté, résister, c’est à dire rester psychiquement présent sans exercer de rétorsions ou de représailles est déjà thérapeutique »
L’enjeu principal de l’adolescence, c’est la construction de l’identité. Dans ce cadre, l’adolescent peut être en proie à de nombreux doutes, conflits, qui risquent de le mettre en échec : scolaire, amical, amoureux. Des troubles spécifiques peuvent se développer : conduites à risque, idées suicidaires, ruptures familiales, violences…
La psychothérapie peut être une aide durant cette période, en permettant une médiation entre les uns et les autres, lorsque les conflits deviennent majeurs. L’ ado, souvent réticent, trouve chez le thérapeute, lorsque la relation se noue positivement, une figure qui va lui permettre de mettre en mots ce trop plein d’émotions et de sensations.
Ce que l'on peut attendre d'une psychothérapie pour un jeune ?
Chez l’enfant, la capacité de changement est bien plus importante que chez l’adulte. C’est un vrai atout en psychothérapie. C’est pourquoi les principaux troubles psychiques de cet âge se soignent vite et bien la plupart du temps.
Parfois, la problématique de l’enfant est à prendre en charge au niveau de la famille. Des thérapeutes sont spécialisés dans ce type de prise en charge.
D’autres fois, il sera nécessaire de réaliser des bilans plus approfondis, tels que les bilans d’intelligence ou de personnalité réalisés par des psychologues spécialisés.
Dans tous les cas, la clé d’une prise en charge réussie est l’alliance que parents, thérapeute, enfant peuvent créer dans le souci de favoriser le développement harmonieux de ce dernier.