troubles du sommeilQuel parent n’a pas constaté, à un moment ou à un autre de la vie de son enfant que celui-ci avait des problèmes de sommeil : difficultés d’endormissement, réveils, somnambulisme, terreurs nocturnes, cauchemars…

Les parents aimeraient beaucoup que leurs chers petits fassent leur nuit rapidement, partent se coucher avec plaisir et dorment sagement d’une traite ! Malheureusement, c’est rarement le cas de façon constante. Le sommeil troublé de l’enfant peut avoir des conséquences fâcheuses pour lui mais aussi pour les parents : fatigue, stress, irritabilité, voire maltraitance, dans les cas les plus graves.

Les troubles du sommeil sont extrêmement fréquents même si leur définition est très variable. Une famille considère comme un problème ce qu’une autre tolère très bien. C’est pourquoi il s’agit d’adopter une attitude nuancée dans ce domaine.

Généralement, on considère que les troubles du sommeil touchent 25 à 30 % des enfants de moins de 6 ans. Ils peuvent prendre différentes formes selon l’âge. Il est parfois l’indicateur d’autres difficultés. Mais encore faut-il s’entendre sur la définition de ce qu’est un sommeil normal et un sommeil troublé.

Le bébé a un rythme de sommeil différent du jeune enfant : il ne dort généralement pas plus de 4 heures de suite en moyenne, même s’il dort 16h par jour (toujours en moyenne). Son sommeil nocturne augmente ensuite durant la première année. A 12 mois, il va dormir 11h, généralement réparties entre la nuit et la sieste. Le sommeil diurne va progressivement diminuer pour disparaître vers 4 ou 5 ans. A 5 ans, un enfant dort en moyenne moins de 12 heures par 24 heures et cette durée va décroître progressivement jusqu’à environ 8 heures à l’âge adulte. Bien sûr, tout le monde n’est pas égal face au sommeil ; on sait que de gros dormeurs ne seront en forme qu’après 8h et plus de sommeil, tandis que d’autres se contenteront de 5 petites heures.

Mais tous connaissent deux types de sommeil :
Le sommeil calme, plus ou moins profond et qui permet le repos physique et cérébral. C’est durant le sommeil profond qu’est sécrétée l’hormone de croissance.
Le sommeil agité (ou paradoxal) qui correspond aux rêves, durant lequel les yeux présentent un mouvement rapide.

Les parents se plaignent généralement des troubles du sommeil suivants chez leurs enfants :

Les difficultés d’endormissement. Même si les parents pensent parfois qu’un enfant doit se coucher et instantanément s’endormir, il est bien rare que ce scénario idéal soit constant. 

Ces difficultés peuvent être liées au stade de développement de l’enfant et à sa personnalité, mais aussi aux situations que traverse l’enfant. Un enfant anxieux sera sensible aux changements dans son environnement ; il va, au moment du sommeil, difficilement gérer les pensées anticipatrices et anxiogènes.
Quelques solutions : Donner à l’enfant un petit rituel de coucher et s’y tenir est un facteur de stabilité pour lui. L’heure du coucher doit rester la même le plus possible afin de respecter le rythme propre de l’enfant (même si on peut faire une exception !). Aider l’enfant à gérer seul son sommeil est important : la présence du parent doit être de courte durée (une histoire, un bisou…). Si l’enfant se relève, le parent va le raccompagner et l’aider à comprendre calmement qu’il doit s’endormir seul.
Une situation très banale est celle de l’enfant qui ne s’endort que dans le lit des parents. Systématiser cette pratique n’est pas une bonne idée. Cependant il y a des exceptions telles que les gros chagrins et les maladies, qui peuvent faire que l’on déroge à la règle.
Les réveils nocturnes. Il s’agit d’un des troubles du sommeil les plus fréquents. Ils concernent la majorité des enfants entre 9 mois et 3 ans, y compris les bébés qui avaient appris à « faire leurs nuits » entre 3 et 6 mois. Parfois, il y a des raisons physiologiques à ces réveils : pipi, rhume qui empêche de respirer, ou encore une dent qui perce. N’accourez pas forcément vers lui au premier appel. Rassurez et expliquez à distance. Il s’agit toujours de rendre votre enfant plus autonome face au sommeil. Ensuite, résistez ! Progressivement, l’enfant va apprendre à se rendormir sans vous. Si vous rencontrez des difficultés, demandez à un tiers (grand parent, pédiatre, etc.) d’expliquer à votre enfant que « la nuit, on dort ! ». Ces réveils nocturnes doivent être distingués des terreurs nocturnes durant lesquelles l’enfant crie et pleure mais ne se souvient de rien le lendemain matin et des cauchemars où l’enfant se réveille terrifié et a besoin de raconter, d’être rassuré et apaisé.
Le somnambulisme. Il s’agit de comportements que l’enfant développe pendant son sommeil profond, en étant partiellement réveillé mais non conscient de ses actes. Par exemple, il peut marcher dans la maison où il habite, et même en sortir. Ce trouble, peu fréquent dans la petite enfance, devient plus courant avec l’âge. Il concernerait ainsi 15 % des 4-12 ans. Généralement, il disparait sans qu’il y ait besoin de prise en charge.
D’autres troubles peuvent survenir lors du sommeil : le fait de parler en dormant, les mouvements répétitifs lors de l’endormissement, des grincements ou des serrements de dents (bruxisme), le « pipi au lit », alors que l’enfant était propre auparavant.

Parmi les facteurs qui engendrent les troubles du sommeil, les plus fréquents sont : la fatigue, la fièvre, un environnement de sommeil bruyant, les ruptures du rythme usuel de l’enfant.

Les troubles du sommeil sont un bon indicateur de la vie intérieure de l’enfant : les enfants anxieux, préoccupés, mais également les enfants souffrant de dépression font plus de cauchemars et ont un sommeil plus agité. Les enfants ne se plaignent que rarement de leur sommeil de façon spontanée. C’est en les questionnant et en observant de temps à autre le sommeil de leur enfant que les parents peuvent évaluer sa qualité. Demandez à votre enfant de vous raconter ses rêves !
Il ne faut pas négliger les conséquences d’un manque de sommeil. À court ou moyen terme, un mauvais sommeil chez l’enfant peut provoquer des troubles du caractère : l’enfant devient colérique et irritable ; une somnolence durant la journée : il a des difficultés à se concentrer et peut présenter des difficultés d’apprentissage à l’école. Il a été démontré également qu’il existe un risque plus important de développer du surpoids

Dans la plupart des cas, les difficultés de sommeil se règleront :
– en respectant des horaires réguliers, en fonction des cycles de sommeil de l’enfant
– en mettant en place un rituel apaisant et affectueux,
– en vérifiant auprès de lui la qualité de son sommeil de façon régulière et
– en étant à l’écoute de ses difficultés.

Si le sommeil de l’enfant reste perturbé, il est conseillé de consulter un professionnel de santé (psychologue, médecin, psychothérapeute…). Il permettra de mettre en mots les préoccupations de l’enfant qui interfèrent avec son sommeil. Il s’agira alors de lui permettre de se détendre et d’apprendre à gérer au mieux ses angoisses.

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