stress grossesseGrossesse et stress

Tomber enceinte : quel bouleversement ! Quel changement ! Rien n’est plus pareil à partir du moment où on prend conscience de sa grossesse. Parfois, il a fallu du temps et des efforts pour avoir un enfant. Parfois on est tombée enceinte sans avoir pu vraiment réfléchir aux conséquences. La fertilité et/ou l’infertilité restent un mystère pour les médecins (et pour les femmes, aussi). Cette période qui est censée être « la plus belle de la vie » devient parfois source d’angoisses, ravivant les fragilités, déstabilisant les défenses et donnant lieu à d’intenses manifestations de stress.

Laure est une jeune femme épanouie. Elle est maman d’un petit garçon de trois ans quand elle apprend être enceinte de son deuxième enfant. La précédente grossesse s’était plutôt bien passé. Mais, cette fois-ci, Laure se sent complètement dépassée par ses émotions. Elle enchaîne les attaques de panique, ne parvient plus à dormir, et ressent, vis-à-vis de son environnement des pensées intrusives, de violence et de destruction : « mon enfant va être en danger, je vais lui faire violence, je vais me tuer ». Ces ruminations la désespèrent et la rendent coupable. Elle est d’autant plus coupable de son vécu que sa première grossesse s’était heureusement passé.

L’apprentissage de techniques de détente et de relaxation se sont accompagnées d’un soutien visant à reprendre confiance en soi.

Au bout de quelques séances, Laure reprend le cours de sa vie. Ses inquiétudes ne lui paraissent plus insurmontables, elle peut faire face à ses problèmes et leur trouver une solution.

Avant la grossesse, le stress ennemi de la grossesse?

Les différentes recherches ne donnent aucune certitude sur le lien entre fertilité et stress. Les lieux communs qui affirment qu’une femme stressée a du mal à tomber enceinte ne sont validés par aucune étude sérieuse.

Il est certain, en revanche que les difficultés à tomber enceinte sont une cause de stress. Ne pas pouvoir contrôler cet aspect si intime de sa vie a souvent des conséquences au niveau de l’angoisse. La médicalisation de la grossesse a souvent pour conséquence l’apparition d’un rapport troublé à son propre corps. Parmi les troubles anxieux les plus fréquemment constatés, on trouve les attaques de panique. Souvent la sensation qui prédomine est celle de faire une crise cardiaque, de perdre le contrôle de son corps ou d’être en train de devenir folle.

On note aussi une recrudescence des phobies d’impulsion (des pensées intrusives et incontrôlées, portant sur des craintes de porter atteinte au bébé) Des troubles obsessionnels peuvent apparaître, sous forme de ruminations, pensées obsédantes, culpabilité, accompagnés d’un grand sentiment de détresse.

Parfois,le couple est également mis à mal. L’attention portée aux rapports sexuels (dates, fréquence, pertinence selon les périodes du cycle…) entraîne souvent un changement de perception de la sexualité. L’angoisse déteint sur les deux partenaires. Chacun peut se culpabiliser ( homme ou femme) ; on se compare aux autres couples, on entend le refrain des diktats familiaux.

Le stress pendant la grossesse

Pendant la grossesse, les changements corporels entraînent des bouleversements psychiques : les angoisses préexistantes deviennent plus aigües et peuvent se manifester de façon inattendue :
Maria est une jolie femme d’une trentaine d’années. Elle vient consulter à son sixième mois de grossesse. Ayant déjà eu des troubles anxieux, elle a reconnu rapidement les signes de mise en place d’une agoraphobie. Depuis quelques temps, elle se sent oppressée à l’idée de descendre seule dans la rue, elle a constaté que sortir faire ses courses devenait une corvée effrayante ; de plus en plus, elle sollicite son compagnon pour l’accompagner dans ses activités. Elle vient me consulter pour l’aider à gérer ses angoisses dont elle parle avec effroi : de violentes attaques de panique l’empêchent de vivre son quotidien.

Après quelques séances centrées sur la détente et la gestion des pensées anxieuses, Maria pourra retrouver son équilibre ; elle pourra  vivre sa grossesse comme elle le souhaite : avec optimisme et plaisir.

Les grossesses médicalement assistées, un stress sans comparaison

Aujourd’hui une aide est mise en place lorsque la grossesse est difficile à provoquer ou à maintenir. Cet espoir qui est donné crée beaucoup d’attentes, parfois positives, parfois moins. Les effets secondaires des traitements viennent accroître parfois les sensations anxieuses : les changement hormonaux, les phases de grande sollicitation du corps puis de repos et d’attente épuisent physiquement et nerveusement. Une aide psychologique est souvent proposée mais pas systématiquement.

Il faut tenir compte des différents moments de fertilité, d’ovulation, une vraie course contre la montre.

Parfois apparaissent des symptômes qu’il ne faut pas négliger : difficulté d’endormissement, sueurs froides, irritabilité. Une prise de poids peut se déclencher.

Pour le partenaire, toutes ces procédures peuvent atteindre sa confiance en soi et son identité : qu’est-il d’autre qu’un donneur de sperme?

Et après la grossesse, encore du stress

Une des difficultés communément observée après la naissance est ce qu’on appelle le baby blues : c’est un moment durant lequel la jeune maman se trouve face à tous les changements et peut se sentir submergée, incapable de faire face. Hypersensibilité, bouffées d’angoisse, crise de pleurs, stress peuvent se manifester. Souvent ces perturbations ne durent pas. Les mamans reprennent confiance en elles pour peu qu’elles se ménagent et sortent du perfectionnisme.

On le sait moins mais les papa aussi peuvent sentir ce fameux baby blues : la fatigue, le manque de sommeil et les nouvelles contraintes créent un climat de stress qui peut évoluer vers de la dépression.

Et pourquoi pas le traiter ce stress de la grossesse (pour soi et son enfant)?

Prendre soin de soi ! Même si cela parait évident, la future maman a tout à gagner à se réserver du temps pour elle, dés qu’elle le peut! Le sommeil est la pierre d’angle de l’équilibre de l’humeur.

Souvent, l’investissement dans ce qu’il faut faire nous déborde et nous dépasse. Détente, relaxation, bien dormir, ces choses simples sont un garde-fou face aux angoisses.

Quand elle ne va pas bien, la (future) mère se sent très coupable de ne pas vivre les choses « comme elle le devrait », elle ne ressent pas cet épanouissement dont on lui a tant parlé. Comment alors pouvoir parler de ces craintes si on pense ne pas en avoir le droit ?

Un soutien thérapeutique peut permettre de surmonter ces crises : que ce soit auprès de psychothérapeutes ou de spécialistes de la périnatalité : sages femmes, puéricultrices…

Bien sûr, se déplacer peut être compliqué quand on a des obligations de jeune maman ; la thérapie en ligne peut être une solution efficace.
Traiter le stress : la diminution du niveau de stress va permettre de prendre du recul sur les évènement de vie nouveaux et (souvent) perturbants. Pratiquer des méthodes de détente et de relaxation est une aide importante dans ce moment de vie. Il existe du yoga pré et post natal qui permettent de réapprendre à se détendre et à prendre soin de son corps.
Bien dormir : veiller à son sommeil, quitte à gérer les nuits dans le couple de façon équitable est une condition importante de retour au calme. Si les nuits avec bébé sont courtes et agitées, il est important de pouvoir récupérer dans la journée. Des techniques d’hypnose simples peuvent vous permettre de trouver rapidement le sommeil et de l’améliorer qualitativement.
On peut considérer que toute ces démarches visant à améliorer le vécu de cette période délicate de la vie est un investissement pour le futur de la maman, du couple et de l’enfant à venir.