peur des attentatsAprès les attentats de Paris, le temps est à la reprise de contrôle. De ses émotions, de sa peur, du quotidien. Pour y arriver, les psychologues et psychothérapeutes, Corinne Van Loey et Benjamin Lubszynski nous donnent les clés.

 

Les attentats de Paris du 13 novembre nous ont tous touchés. De près ou de loin, nous sommes tous affectés par ces attaques. Parce qu’il ne faut pas céder à la peur, nous avons demandé les conseils de psychologues et thérapeutes pour nous aider à revenir au quotidien et savoir réagir face à l’actualité et au stress qui suit les attaques. Corinne Van Loey (1), psychologue, hypnothérapeute qui pratique l’EMDR dans le XIIIe arrondissement, a bien voulu répondre à nos questions, ainsi que Benjamin Lubszynski (2), psychothérapeute à Paris. Comment réagir en cas de crise d’angoisse dans les transports ? Faut-il parler des attentats ? Faut-il regarder les infos ? Continuer à sortir ? Autant de questions que l’on se pose tous depuis ce tragique 13 novembre. Des spécialistes nous aident à y voir clair
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Peur des attentats1. Parler pour évacuer, c’est indispensable

On ne s’en rend pas forcément compte, mais parler est le premier geste que l’on fait tous après un choc comme un attentat. On discute, on exprime son ressenti, ses craintes, son désarroi, et c’est normal. Benjamin Lubszynski, psychothérapeute et coach à Paris dans le XVIIe arrondissement, encourage cette démarche. Il explique : « Le fait de parler rapidement après un choc a tendance à diminuer l’intensité du traumatisme. Et le fait disparaître plus rapidement. C’est tout l’intérêt des cellules psychologiques qui interviennent sur place parce que ça aide vraiment à diminuer l’impact. »

2. Des techniques efficaces de relaxation pour retrouver la sérénité

En plus du dialogue, d’autres solutions s’offrent à nous. Notamment des techniques de relaxation. Benjamin Lubszynski, spécialiste dans le domaine, explique : « Il existe plusieurs techniques de relaxation. La respiration, la détente musculaire, la méditation et même des séances d’hypnose. Tout ce qui permet de relaxer le corps va faire que le choc va être absorbé et disparaître plus rapidement. » Plusieurs vidéos de relaxation et d’auto-hypnose existent sur le net et notamment sur la chaîne et le site officiel de Benjamin Lubszynski. C’est très simple et on peut le faire chez soi explique Benjamin Lubszynski : « On se pose, on suit la voix, on suit la personne qui nous conseille. Avec une séance d’hypnose la diminution du stress est très très forte, si vous faites une séance sur la respiration ou la détente musculaire, c’est bien aussi. »

3. Eviter de rester scotché devant les infos, surtout le soir

Avec internet, les réseaux sociaux et les chaînes d’info en continu, la tentation est grande de lire et regarder tous les sujets sur l’attentat. Or, il y a un temps pour tout. Certes, il faut s’informer, mais il faut savoir déconnecter, surtout le soir. Benjamin Lubszynski conseille : « Eviter la lecture des informations passée une certaine heure. Si on lit ou on voit des choses traumatisantes avant de s’endormir, on risque d’avoir des cauchemars et ça participe à l’augmentation du stress. Il ne faut pas tomber dans la surconsommation sur ce sujet-là, ça participe à la création de la peur. »

4. Dissiper sa paranoïa dans les transports

Il faut déjà respirer à fond et chasser ses idées noires. Selon Corinne Van Loey, « la respiration est un vecteur de détente. Il faut faire une défocalisation par rapport aux images négatives. Essayer de se concentrer sur autre chose pour dissiper cet imaginaire négatif. » Sans être victime, on peut s’identifier à la situation en se disant « j’aurais pu être là » et il faut savoir se distancer.

5. S’affranchir de l’évitement

Il faut prendre des précautions au moment du drame, c’est évident, mais ensuite, si par exemple on habite dans le quartier où on eu lieu des attaques, il ne faut pas forcément éviter d’y passer, mais si c’est une attitude normal dans un premier temps. Corinne Van Loey explique : « L’évitement fait partie du traumatisme, on évite des endroits qui nous rappellent quelque chose de désagréable ou quelque chose de dangereux. » Elle conseille : « L’attitude à avoir c’est d’essayer de s’affranchir de l’évitement pour reprendre le cours des choses. »

6. Consulter quand la peur des attentats paralyse

Si la peur, qui est naturelle, se change en phobie ou point de ne plus vouloir sortir de chez soi, prendre les transports, ou aller dans des lieux publics, c’est peut-être le signe que l’on est plus troublé qu’on ne le pensait. Là, il peut être bon de faire appel à un professionnel. Corinne Van Loey déclare : « La consultation devient nécessaire quand on est dans un registre où on s’interdit de faire un certain nombre de choses et où notre champ de liberté se trouve limité. C’est probablement parce que l’événement vient se percuter à des événements antérieurs, si on fait partie des gens qui n’ont pas été directement touchés. Il y a un temps normal d’inquiétude , de cauchemars, d’appréhension un peu comme un phénomène de deuil. Si les choses persistent, il est indispensable de consulter. Pour les personnes directement concernées, il est presque indispensable de consulter dès maintenant pour évacuer le stress par la parole et les propos apaisants du thérapeute. »

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Benjamin Lubszynski est thérapeute et coach. Sa pratique est centrée autour des thérapies brèves (TCC, thérapie systémique, hypnose clinique _approche éricksonienne, PNL, Gestalt Thérapie). Il reçoit en consultation les adultes. Il exerce à Paris au 29 rue Dautancourt dans le XVIIème. (Consulter en cabinet: 01 42 26 40 27 / en ligne (webcam) ) (100€ / 40min).