Vivre avec une phobie ou comment faire face à un sentiment de honte et d'injustice

Il y a toute cette incompréhension autour de la phobie : « De quoi t’as peur ? _ Du vide, de parler en public, de mourir, j’ai peur des enfants… _ Mais t’as pas de raison d’avoir peur ! Tu vas pas en mourir !  _ je sais… _C’est ridicule d’avoir peur de ça ! _ ça aussi je le sais et ce que tu me dis ne m’aides pas. Au contraire… _ Force toi ! N’aies pas peur !  _ je ne peux pas, plus je lutte contre ma peur et plus il me semble qu’elle se renforce ! _Va voir un psy ! _ je l’ai déjà fait, j’ai vu plein de professionnels, on m’a donné des médicaments, on a beaucoup causé, beaucoup, beaucoup, mais rien n’y fait, ça continue. J’ai peur. 

traitement des phobies

Cette peur je la sens physiquement. _Mais qu’est-ce que tu fais pour t’en sortir ? _Je vais sur des forums, loin de m’aider, ça me désespère encore plus. Et j’essaie de tenir le coup. _Tu sais d’où ça vient ? _J’en sais rien, je ne sais pas pourquoi ça m’arrive, manque de chance, mauvais sort, oedipe pas résolu j’ai tout envisagé. _ Bon bah t’as qu’à te forcer alors ! Sois un homme et bats toi ! »

Vos proches peuvent vous aider, ils ne peuvent, hélas, vous comprendre. Une peur, une phobie, seuls les hommes et les femmes qui l’ont ressentie peuvent la comprendre !

Description de ce sentiment de peur éprouvé par le phobique

Oubliez toutes les bêtises qu’on vous a dites sur le sujet. La peur, la crainte quand elle ne s’emballe pas est un phénomène naturel. La peur, comme le stress, la souffrance, la douleur est un signal que tous les hommes ressentent. Elle nous indique que quelque chose nous menace. Cette crainte peut être réelle (peur de se faire écraser…) ou purement subjective (peur de parler en public, peur des enfants…). Peu importe : notre expérience ou notre instinct nous offrent ce signal précieux, ce sentiment de crainte qui nous permet d’éviter le danger. Tout le monde connaît la peur, à des degrés divers. Tout le monde la ressent. Ce sont des maux de ventre, la gorge qui se noue, une décharge d’adrénaline, les jambes qui faiblissent, une suée froide, une impression de défaillir… si vous écoutez ce signal, si vous contrecarrez ce danger, généralement la crainte et les somatisations disparaissent. En revanche, si vous niez ce signal, ils vont s’aggraver.

Le problème, c’est qu’à un moment cette peur peut dérailler. Cela peut arriver à tout le monde puisque 20% de la population souffre d’une phobie. Un homme, une femme sur cinq dans la rue ! Ca peut être la peur des enfants, des serpents, des espaces clos… Les peurs, les phobies, c’est le lot des hommes normaux, pas des fous. Généralement on constate que les peurs disparaissent d’elles mêmes et puis parfois, elles restent.

 

Comment naît une phobie?

Peut-être avez-vous oublié la première fois où vous avez ressenti cette peur. Généralement cela arrive à un moment où l’on se sent faible, un moment de fatigue ou un moment où notre vie ne nous convient plus. Il n’est pas besoin de remonter aux traumatismes de l’enfance ou aux mystères de l’inconscient pour en percer le mécanisme.

A un moment de faiblesse, on se met à ressentir un fort sentiment de peur. L’objet de cette peur peut être alors très réel ou parfaitement irrationnel, cela n’a aucune importance. On se met d’un coup à somatiser plus que de raison. Crampes d’estomac, suée froide, pertes de moyens, crise d’angoisse, malaise vagal, spasmophilie, crise de panique, l’impression de mourir, la crainte se manifeste au niveau du corps bien plus que vous ne le ressentiez d’habitude. Et plus on essaie de contrôler cette peur et plus elle se renforce ! C’est comme si elle était indépendante. Elle peut être si forte que l’on a peur de mourir, peur d’avoir une maladie grave.

Souvent on essaie de l’affronter une deuxième fois. Et à nouveau ces mêmes symptômes tellement plus terrifiant que la peur courante. Et là encore pas moyen de la contrôler au contraire. Une seule envie la fuite. On se met à avoir peur de la peur.

On se met à éviter la peur. A penser que l’on a raison de la craindre. Elle se met à se renforcer. Puis petit à petit à se généraliser et devenir une phobie véritable… jusqu’à ce que l’on consulte le bon professionnel, utilisant la bonne technique.

Les techniques thérapeutiques efficaces pour traiter les phobies

Un seul conseil. Regardez sur le net. Les statistiques existent même si personnellement, en tant que professionnel, je ne connais que les résultats statistiques des TCC (Thérapies Comportementales et Cognitives) et surtout de la thérapie systémique qui, à mon sens, (mais cet avis n’engage que moi !), a été la plus grande révolution dans le traitement des phobies avec l’hypnothérapie. J’en parle uniquement d’expérience, la gestalt thérapie, la PNL, le psychodrame ont apporté également des techniques très efficaces dans la résolution des phobies. Celles-ci demanderaient à être validées statistiquement pour étayer scientifiquement leur efficience.
Alors ne baissez pas les bras, ne croyez pas les propos alarmistes des forums, les phobies, les peurs : on s’en sort ! Sélectionnez bien le professionnel qui s’occupera de vous, n’hésitez pas à comparer, à poser des questions, et exigez des résultats sinon : changez de professionnel !

Benjamin Lubszynski