Problèmes de concentration et de mémoire?

« Où donc ai-je mis mes clés », « Comment s’appelle-t-il déjà ? », « J’ai passé deux heures sur ce texte et je ne me rappelle de rien… »

Les plaintes concernant la mémoire sont fréquentes et peuvent s’exprimer à tout âge. Les adolescents ont souvent l’impression qu’il est difficile de se concentrer et de mémoriser des matières dont ils ne voient pas l’intérêt. Les adultes peuvent se rendre compte qu’il est parfois difficile de se rappeler d’informations qu’ils ont pourtant eu l’impression d’assimiler sans difficulté. Les personnes plus âgées se tourmentent (souvent à tort) parce qu’ils « perdent la tête ».
La mémoire est un ensemble complexe de fonctions qui se développe, évolue et change au cours de notre vie.

On distingue plusieurs types de mémoire :

  • Une mémoire immédiate : c’est celle qui vous permet de faire le code d’une porte tandis que votre hôte vous le dicte au téléphone. Elle est limitée et fragile : pas plus de 7 morceaux d’informations en même temps. Sa durée est de plus ou moins 10 secondes.
  • La mémoire de travail : c’est elle qui permet de faire passer une information à court terme en une information durable, dont on va se rappeler, plus tard. Ce type de mémoire est très sensible au stress et à la fatigue : plus nous allons être détendus et calme, plus notre mémoire de travail sera efficace : les informations seront mieux retenue et rappelées. Les informations ainsi « travaillées » par la mémoire vont être stockées dans des modules différents selon leur nature. Un module est spécialisé dans les gestes et habitudes : il s’agit de la mémoire procédurale, particulièrement solide, presque éternelle.Une fois que l’on a  appris à nager on sait nager pour le reste de notre vie.
  • Un autre module est dédié aux souvenirs de certains moments marquants de notre vie : tout le monde se souvient du 11 septembre 2001, ce qu’il faisait, ce qui s’est passé.
  • Un module est spécialisé dans la mémorisation des concepts, des connaissances et savoirs que l’on acquiert durant notre vie : c’est la mémoire sémantique, notre encyclopédie personnelle.

La mémoire est un processus qui passe par trois moments distincts : La prise d’information, le stockage/encodage de cette information et le rappel (ce que nous appelons « se souvenir de quelque chose »)

L’oubli est une fonction à part entière de notre mémoire : il s’agit pour notre esprit d’effectuer un tri entre l’information qui va nous servir et celle qui peut être mise de côté. C’est une fonction sélective et non pas un dysfonctionnement.
Car les dysfonctionnements de la mémoire sont ceux qui nous font douter de nous, tant nous sommes identifiés à nos souvenirs.

Je perds la mémoire. Quand faut-il s’inquiéter ?

Nous sommes informés sur la maladie d’Alzheimer, elle suscite la crainte de la dégénérescence progressive de nos facultés. On sait encore peu de choses sur ses causes et on ignore comment la soigner.

Mais les « oublis » et autres troubles de la mémoire ne sont largement pas tous liés à cette maladie. Plusieurs troubles peuvent distordre nos capacités de mémoire : la dépression peut causer des pertes de concentration et de mémoire, associées aux troubles d l’humeur et à la perte de la sensation de plaisir. Les troubles anxieux sont la source principale de nos difficultés à mémoriser et à se rappeler ; les ruminations, dévalorisations, les craintes et les projections négatives fragilisent le fonctionnement de la mémoire de travail et la concentration.

Les solutions pour améliorer sa concentration et sa mémoire

Il existe des moyens pour exercer sa mémoire et entretenir sa concentration. MAIS, en cas de difficultés perçues comme graves, et à partir d’un certain âge, il faut faire un bilan mémoire. C’est la meilleure manière de sortir du doute. Les centres de consultation mémoire existent partout en France.
La prise en charge des problèmes de mémoire vont passer par apprendre à se détendre. Des exercices de respiration, de la relaxation, de l’hypnose seront proposés pour améliorer la concentration et la confiance en soi. Pour « muscler la mémoire » , l’entretenir et la développer on pratiquera des exercices spécifiques. Il existe des programmes de « remédiation cognitive », qui consistent en une série d’exercices qui sollicitent l’ensemble des fonctions de mémoire décrites plus haut. Cependant, nous avons dans notre quotidien d’infinies possibilités pour faire fonctionner notre mémoire : mémoriser des noms (quels acteurs dans quel film, les noms des ministres, des capitales etc…), résumer des articles ou des chroniques télé ou radio en les racontant à quelqu’un, jouer. Le jeu est une activité que notre cerveau adore, il est toujours avide de nouveautés : memory, jeu de connaissances, jeux logiques (sudoku, mots croisés…). Se lancer dans de nouvelles activités (sportives, intellectuelles, culturelles…) sollicite beaucoup la mémoire implicite et les apprentissages. Enfin, la dimension sociale est un facteur important de l’entretien de la mémoire : rencontrer, échanger et faire des choses avec d’autres sont des piliers essentiels de la préservation de la mémoire.

Le thérapeute va intervenir pour raffermir et consolider les performances de la mémoire par la mise en place d’exercices de détente qui vont favoriser les performances de concentration et de rappel. Et il mettra également en place des moments de travail sur les habiletés de mémoire : organisation de l’information, stockage des données, techniques pour se rappeler plus facilement.

Enfin, le thérapeute aidera son patient dans l’indispensable reprise de confiance en soi, bien mise à mal par les troubles de la mémoire.